Blog photographique biodégradable
22 Septembre 2018
Le lac est situé au sud de Lodève et à 50 kms à l'ouest de Montpellier. Il se niche au carrefour de quatre identités géologiques (les Cévennes, les causses, la Montagne Noire et les garrigues languedociennes) et de trois climats (méditerranéen, océanique et montagnard).
Certes les paysages sont d'une beauté prenante mais la diversité géologique l'est tout autant. Les phénomènes d'érosion se combinent aux mouvements de l'écorce terrestre en un ensemble spectaculaire. Trouver une telle diversité ainsi qu'une telle combinaison de phénomènes géologiques est exceptionnel en France.
Les photographies font apparaitre une couleur rouge très dominante. Elle est due aux oxydes de fer présents dans la roche. Cette roche date de l'époque permienne (fin de l'ère primaire, entre 280 et 225 millions d'années). Elle se nomme "ruffe" (de rufus : rouge). Une épaisse couche de sédiments argileux ou gréseux s'est déposée en strates régulières. Ces dépôts cycliques correspondent à des phases d'assèchement ou d'envahissement lagunaires.
L'on peut y mettre en évidence des craquelures de dessication, ainsi que des empreintes de reptiles.
A ces phénomènes de sédimentation se sont associés des activités volcaniques. Les volcans de l'Escandorgue (petit massif orienté nord-sud et qui s'encre au nord sur le plateau du Larzac) ont recouvert de lave la majeure partie des ruffes. On peut y observer de superbes orgues basaltiques, quelques cheminées volcaniques et de surprenantes incrustations dans les fissures de la roche rouge : les necks et les dykes.
Parfois, comme aux alentours de Liausson, se retrouvent côte à côte des calcaires blancs, des ruffes rouges et des basaltes noirs.
Le projet de construction du barrage sur le ruisseau du Salagou date de la fin des années 50.
Le vignoble Héraultais était alors en surproduction. L'idée était d'irriguer la vallée afin de procéder à une reconversion agricole radicale et de s'orienter - entre autres - vers des cultures fruitières tout en permettant un contrôle des crues de grande ampleur du fleuve Hérault.
"Les travaux commencèrent en 1964 et s'achevèrent en 1969 avec la mise en eau du lac. Mais, parallèlement, les autres programmes de reconversion déjà réalisés dans d'autres régions du sud de la France (Gard, Val de la Durance...) avaient engendré une surproduction qui avait fait chuter les cours : aussi le programme initial de diversification agricole du Salagou ne vit jamais le jour.
Aujourd'hui, alors que la viticulture régionale a choisi la voie de la qualité, le lac du Salagou s'impose à nous comme l'un des sites les plus fascinants du sud de la France. L'un de ceux qui offrent au photographe des champs d'investigation infinis, et dont une vie ne suffirait pas à percer tous les secrets."
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Les photos qui suivent constituent une première série réalisée avec l'hybride Fuji X-T20 dont le capteur X-Trans est censé permettre une restitution chromatique de bonne qualité. Une deuxième série prise avec un reflex Canon EOS 5 D Mark II la complétera par la suite.
Il est difficile de tirer la quintessence d'un environnement aussi coloré qu'est celui du lac du Salagou. Les photos ont été prises entre 15 h et 18 h, à la fin du mois de juillet, alors que le soleil était au zénith. L'éclairage est forcément dur. De nombreux réglages en post-production ont été nécessaires afin que le rendu coloré soit "potable" c'est-à-dire plus nuancé.
Je vous oriente vers les photographies de Georges Souche, un remarquable professionnel natif de l'Hérault. Ses clichés du Salagou profitent d'une lumière douce et très nuancée. C'est l'avantage d'être à la fois un grand photographe paysagiste et d'habiter à proximité directe du site que l'on souhaite valoriser, quelle que soit l'heure de la journée et la saison de l'année.
Le lac du Salagou vu par Georges Souche
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N'oubliez pas de cliquer sur les photos, surtout sur celles au format paysage, sinon...
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A bientôt
Amicalement
Michel
Musique sur Deezer - The Best Of - Trio Rosenberg