Blog photographique biodégradable
15 Avril 2020
Un petit jardin un peu fouillis autour de la maison, c'est-à-dire une chance de pouvoir échapper à un confinement domestique sans avoir à se justifier auprès de la maréchaussée. Une remarque : la gendarmerie semble préférer opérer en secteurs péri-urbains ou ruraux plutôt que de se focaliser sur des zones plus "chaudes" dont la population est - dirons nous - plus réactive. :-)
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Petite histoire en relation avec la remarque précédente : un habitant de Rilhac prend son vélo et effectue un petit kilomètre afin de récupérer son pain et son journal. Mais la gendarmerie veille. Elle lui demande des explications. Pourquoi utilise-t-il son vélo ? C'est soit quatre roues soit pas de roues du tout, la voiture ou la marche à pied.
Notre Monsieur, très prévoyant, s'est cependant photographié au départ de son domicile à l'appui de son attestation de déplacement dérogatoire, l'heure et le lieu du cliché faisant preuve de sa bonne foi.
Mais le cycliste est transpirant et les gendarmes en deviennent soupçonneux. Cette sudation serait-elle révélatrice de la pratique d'un loisir sportif non autorisé en ces temps de confinement. Le vélo oui, la transpiration non !
L'histoire s'est cependant bien terminée et les gendarmes ont libéré notre présumé coupable sans le verbaliser. Un jeune homme passant à ce moment là en mobylette pétaradante n'a peut-être pas eu cette chance, il a été contrôlé, deux roues motorisées donc pas de transpiration mais ? Je ne connais pas la suite. :-)
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Trêve de plaisanterie passons aux choses plus sérieuses. La nature s'est réveillée en ce début avril. Le photographe longtemps endormi s'est lui aussi réactivé.
Le propre même des végétaux est d'entrer en dormance en automne. La photopériode se raccourcit, les températures deviennent fraiches puis froides. Les feuilles des arbres à feuillage caduc chutent, seuls persistent les troncs, les ramures, les bourgeons et bien sûr l'ensemble de l'appareil racinaire. Par contre les végétaux dits vivaces disparaissent totalement à notre vue. Ils subsistent sous la forme de bulbes, de rhizomes, de tiges souterraines ou de racines tubérisées, dans le sol.
Des remaniements physiologiques - métaboliques, enzymatiques, hormonaux et génétiques - interviennent tout au long de ce que l'on nomme la période automno-hivernale. Rien ne se perçoit au sens visuel mais peu à peu la dormance se renforce puis, ayant atteint son pic, elle diminue ensuite progressivement jusqu'à s'annuler au cours du mois de janvier.
Le même facteur physique - le froid - est donc capable d'installer la dormance puis de la lever. Cependant les végétaux ne s'activent pas pour autant en janvier, les conditions climatiques ne leur sont pas favorables, le repos végétatif est alors imposé par le milieu.
Au début du mois d'avril le processus de reprise d'activité s'est manifesté depuis un moment. Les bourgeons débourrent ou ont débourré, les jeunes feuilles se dégagent, s'étalent et les premières floraisons apparaissent, elles sont parfois même passées.
Le contexte printanier précoce est associé à la contrainte d'un confinement sanitaire inhabituel. Que faire d'autre au sens photographique si ce n'est de s'intéresser à ce qui se passe dans et à proximité de son habitation ? L'amoureux de ces êtres chlorophylliens étranges et indispensables à nos vies a choisi d'observer de près la réactivation des végétaux du jardin. Il l'a observée de près, certes, mais sans tomber dans l'excès de proximité lié à l'usage exclusif de la macrophotographie.
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Photographies
Canon EOS R
Fichiers Raw développés dans DxO PhotoLab 2
Canon RF 35mm F1.8 IS STM
N'oubliez pas de cliquer sur les clichés au format paysage.
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A très bientôt pour la suite de ces approches photographiques très naturelles
Amitiés
Michel