Blog photographique biodégradable
19 Janvier 2021
Nous y sommes !
Le cheminement d'une heure a été plutôt dur sur la fin. Nous avons perdu l'habitude des sentiers montagneux et notre condition physique n'est plus celle qu'elle était du temps - assez lointain - de notre jeunesse. Bref nous avons morflé en fin de parcours. Mais par contre l'effort était parfaitement justifié une fois atteint notre objectif. Cette passerelle est vraiment époustouflante, au dire des basques c'est la plus spectaculaire de toutes les Pyrénées françaises. Elle est suspendue à 150 m au dessus des gorges d'Olhadübi. Le paysage est vertigineux et l'impression de vide est très forte, sans avoir pour autant besoin de sauter à l'élastique ou en parachute.
Si j'emprunte les informations issues du petit fascicule que nous avons pu récupérer à Mauléon nous en apprenons beaucoup sur la passerelle, le but recherché en projetant sa construction et les moyens pour y parvenir.
"Exploiter le bois de la forêt d'Holzarte était chose très difficile, à double titre :
- d'une part, pour y accéder par la montagne, au prix de plusieurs heures de marche, en contournant obligatoirement les gorges sur 7 km;
- d'autre part, pour évacuer le bois jusqu'au bord de la route.
De nombreux bûcherons travaillaient dans cette forêt de hêtres et de sapins de bonne qualité. Ainsi vivaient les sabotiers, les charbonniers, les fabricants d'avirons. Une petite scierie construite au lieu dit "Amübi" transformait la matière première.
Le récit relaté en 1884 dans l'extrait de la Revue du Pays Basque et des Landes nous indique comment avait été vaincue cette difficulté d'accès et d'exploitation.
"Diverses solutions ont été tentées :
- Le descente des bois en écluses : rendu impossible par l'étroitesse de la gorge.
- La construction d'un pont : une corde est lancée en travers de la fissure pour former un va-et-vient, et ce premier pas n'a pas été des plus faciles... D'abord une ficelle est projetée, attachée à une balle de pistolet, mais elle s'est toujours rompue. Une poule à qui on a voulu confier le soin de la transporter, en la lui attachant à la patte, a toujours préférer revenir sur le bord d'où elle est partie. On n'a pu envoyer un cerf-volant car le vent suit toujours le sens de la vallée. Alors, on s'est décidé à laisser tout simplement descendre une corde de chaque côté, dans le torrent; un homme remontant dans le lit du gave depuis Laugibar, est allé nouer les deux bouts, non sans peine ... il a fallu laisser tomber dans le gave un long tronc d'arbre, garni de ses branches, pour franchir la cascade de 8 à 10 m se trouvant avant le confluent. Deux câbles sont ensuite tendus en travers du torrent, pour permettre de faire rouler sur des deux rails un chariot suspendu sur des poulies qui transportera les pièces de bois, les vivres et aussi les valeureux hommes qui voudront bien l'honorer de leur confiance..."
C'est ainsi qu'est "né" le premier pont, long de 67 m, suspendu à 150m au-dessus des gorges d'Ohladübi, pour accéder à la forêt d'Holzarte.
Restauré en 1920 par des bûcherons italiens, le pont suspendu d'Holzarte permet aujourd'hui une superbe randonnée pédestre.
Localisation des 2 gaves, de leur confluence et des gorges d'Olhadübi au dessus desquelles passe le pont suspendu
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Michel