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Regards

Le pire n'est jamais sûr

Libres Propos

 

Claude Sérillon

 

Le pire n’est jamais sûr

 

Le Populaire du Centre - Samedi 5 novembre 2016

 

 

 

 

Sachant que la catastrophe que l'on prédit et qui finit par arriver n'est jamais ceile à laquelle on s'est préparé, sachant que le pire n'est jamais sûr et que, par ces temps de chrysanthèmes, nos songes pren­nent des allures grises déprimantes, on peut effectivement annoncer que Trump, Poutine et Marine Le Pen seront bientôt ensemble.

 

Ensemble avec leur homologue chinois pour diriger le monde tandis que le Turc Erdogan s'occu­pera de la presse, c'est sa spéciali­té.

 

En détail, ce cauchemar cousin de Docteur Folamour (film de Stanley Kubrick) peut se dévelop­per en séquences de guerres froi­des et chaudes, en repli derrière des murs, en affrontements ma­chistes et en extinction de toute contestation.

 

La tendance politique occidenta­le porteuse de démocratie et de progrès est fragile. Nombre de pays de l'Union européenne sont prêts à renier les avancées des droits des femmes, à se barricader contre tout ce qui n'a pas la même couleur de peau ou les mê­mes modes de vie.

 

Aux Etats-Unis comme en Euro­pe, en Asie comme en Amérique du Sud et, paradoxalement, peut-être moins en Afrique, se dessi­nent des choix électoraux à l'op­posé d'une humanité généreuse.

 

Est-ce la peur démographique (nous sommes 7,3 milliards et bientôt 9 dans les décennies à ve­nir) ? Est-ce la vision permanente sur tous les supports numériques de violences extrêmes? Est-ce le signe d'une société mondiale en train de bouleverser les grands équilibres du passé ? Nous avions pris l'habitude d'être dominants et voilà que la réalité sociale s'im­pose, qu'un rééquilibrage est ur­gent.

 

Les discours (et les actes pour certaines) des personnes citées plus haut ne doivent pas être cari­caturés mais combattus. Ils trans­portent des mensonges et des illusions. Et plus c'est gros, plus ça passe. Le pire est attirant parfois. En flattant les peurs, en encoura­geant les replis sur un passé qui aurait été bien meilleur que le présent, de plus en plus de mou­vements politiques ou religieux savent qu'ils jouent gagnants. Les foules sont terribles quand elles s'affranchissent du droit et de l'écoute attentive des autres. Il suffit alors de quelques leaders habiles et riches.

 

Heureusement, il y a aussi un monde généreux, bienveillant et plein d'initiatives. Il est plus dis­cret, moins spectaculaire et donc à ce titre le plus souvent absent médiatiquement. C'est la résistan­ce tranquille (parfois joyeuse) des citoyens. Ceux qui se persuadent chaque jour qu'il y a possibilité d'agir pour vivre mieux ensemble.

 

Je reprendrai le titre du dernier livre de Jean Teulé : Comme une respiration»...

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