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Regards

Le poison immonde

 

 

Un éditorial de Daniel Ruiz

 

La Montagne

Le Populaire du Centre

 

Groupe Centre France

 

21/3/2012

 

 

 

 

union

 

 

 

 

Le poison immonde

 

 

Parenthèse oecuménique ou pas Bayrou a raison: "On ne peut pas continuer comme cela." L'intolérance autant que la violence mérite d'être traitée dans la campagne présidentielle. celui qui sera élu doit entendre de notre douleur et de nos larmes que les Français veulent renouer avec le vivre ensemble et la sérénité citoyenne. Entendre aussi que les civilisations se valent et aspirent à la dignité et au respect de tous les hommes de bonne volonté. Nous n'avons pas le droit, au nom d'intérêts de calendrier, de laisser s'installer la haine, le sang injuste, le tumulte et le fracas, de laisser faire que la France des Lumières ne promette à ses enfants que le temps du sectarisme et de la brutalité. Un temps où le progrès ne fera plus le bien de l'humanité et cèdera face à l'odieux obscurantisme fasciste.

 

 

L'appel à l'unité nationale restera une incantation s'il n'est pas étayé par un discours républicain qui offre des perspectives et affirme haut et clair que l'étranger ne vole pas le pain des Français. Bien plus que la fausse paix armée entre les candidats, le seul moyen de ne pas réveiller cette pulsion haineuse qu'est le racisme, c'est de nous mobiliser contre elle.

 

Il faut bombarder le ferment du crime en allant aux sources de la maladie pour ainsi rendre inactives les métastases néonazies. La vraie réponse doit s'inscrire dans une démarche historique, avec du temps, de la clarté et l'ambition d'intégrer. Si l'horreur nous a pétrifiés, c'est parce que nos valeurs ont perdu de leur force. Dire que nous sommes en face d'un criminel antisémite, c'est le minimiser. Ce qui nous révulse ici c'est un crime contre l'humanité et c'est sur la France que nous pleurons. Rien n'atténue le crime : ni la folie ni le politique. Chacun doit veiller pourtant à maîtriser l'impact émotionnel en sachant que la campagne, même suspendue, ne s'arrête pas puisque ce sont les mots et gestes des candidats face à ce drame que nous observons.

 

Tournant de la campagne ?

Qu'importe quand on a rendu les armes devant l'idéologie et le poison du rejet de l'étranger fermentés sur le terreau de la crise. Seuls comptent désormais le silence et l'examen de conscience pour voir comment contribuer, au quotidien, à extirper la bête immonde.

 

 

 

Entré dans le métier par hasard, Daniel Ruiz est aujourd’hui éditorialiste au journal La Montagne. Un vrai défi de journaliste ! Car, si pour chaque billet, il offre à ses lecteurs une réflexion forte sur les grands enjeux de l’actualité, il expose aussi l’image de son journal. D’où l’importance, selon lui, de ne céder ni à la "pipolisation", ni à la complaisance.

 

 

 Lien : Daniel Ruiz

 

 

 

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