Blog photographique biodégradable
27 Novembre 2014
La présidente du conseil général de la Haute-Vienne, fidèle à son sens du dialogue et de la concertation, est revenue de Paris, où elle exerce maintenant la fonction de sénatrice. Son communiqué de presse a été conforme à ce que l'on pouvait en attendre. Elle y expose toute l'estime qu'elle porte à ses collaborateurs et un sens du dialogue qui a toujours été à son honneur.
Je la cite : "Dans une collectivité territoriale, ce sont les élus qui décident, non pas les travailleurs sociaux ou les agents quels qu'ils soient. Il y a une éthique de conviction, certes, mais aussi une éthique de responsabilité. Les agents sont là pour appliquer ces décisions politiques prises par les élus et je n'accepterai pas qu'elles soient contestées."
Cette prise de position est éminemment choquante. Comment peut-on ainsi considérer des salariés qui se trouvent journellement sur le front des problèmes sociaux et qui exercent leur fonction avec un sens profond des responsabilités ? Il semble que ces agents, ces travailleurs sociaux - comme ils sont nommés dans ce communiqué avec une connotation assez méprisante - doivent impérativement adopter la psychologie du mouton docile. Ils ont le devoir d'appliquer à la lettre les directives qui leurs sont imposées par les élus, sans aucunement faire appel à leur libre arbitre et à l'expression contestataire de leur mécontentement.
Et les élus, parlons en, être élu c'est quoi ? C'est recevoir un mandat du peuple afin d'exercer une fonction, c'est recevoir la confiance des autres mais c'est aussi et surtout ne pas les considérer avec mépris. C'est savoir accepter la critique et la contestation lorsque les décisions prises ne sont pas conformes aux attentes des électeurs. En fait être élu n'est pas recevoir un blanc-seing à l'issue d'un scrutin qui vous est favorable.
L'exercice du pouvoir, surtout lorsqu'il se prolonge, altére profondément le psyché des humains au point de les rendre arrogants, injustes avec leurs collaborateurs, violents dans leurs rapports avec leurs semblables et encore plus avec leurs adversaires politiques.
Autant vous dire que je suis totalement écoeuré. Je comprends parfaitement le pessimisme profond qui s'empare actuellement de l'esprit d'une grande partie de nos concitoyens et le mécontentement, plus spécifique, des travailleurs sociaux du Conseil général de la Haute-Vienne.
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