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Blog photographique biodégradable

Regards

Agriculture : semences fermières et pesticides

 

La Dépêche.fr    

 

Les agriculteurs du Gers veulent exercer un droit millénaire : utiliser des semences fermières

 

PUBLIÉ LE 18/04/2012 07:56 | JEAN-MICHEL DUSSOL

 

 

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Thierry Dupouy montre de la graine de soja, interdite en semence fermière./Photo DDM, Sébastien Lapeyrère.

 

 


La Confédération paysanne dénonce aujourd'hui l'interdiction ou la restriction de l'utilisation des semences fermières. Ils veulent en revenir à un droit millénaire.


Ils seront aujourd'hui devant la Direction départementale des territoires avant de se rendre dans le Tarn pour un semis sauvage… Jusqu'au bout, les agriculteurs de la Confédération paysanne lutteront « pour le droit millénaire d'utiliser des semences fermières ». Depuis la naissance de l'agro-pastoralisme, l'agriculteur conservait une partie de sa récolte pour la semer l'année suivante.


« Désormais, cette pratique est interdite, de même que ses variantes qui consistaient en échanges de semences pour aboutir à un dépaysement, pour raison sanitaire », explique Thierry Dupouy céréalier à Mauvezin. Au sein de la confédération, il a occupé diverses responsabilités, rapportant, en 2005, ce dossier à l'Assemblée nationale et siégeant à la commission grande culture de la Confédération.


Ce droit des semences fermières s'est progressivement réduit, passant du droit au privilège jusqu'en 1991 où est apparue la notion de « dérogation facultative », promulguée par l'Union pour la protection des obtentions végétales (UPOV).


Aujourd'hui il n'y a plus que vingt et une variétés qui peuvent être multipliées, sous conditions, par l'agriculteur. « Il s'agit surtout de payer une taxe, au moment de la livraison des récoltes. Collectée par l'organisme stockeur elle est répartie entre tous les semenciers, selon un procédé très occulte. » Thierry Dupouy est très critique sur cette « contribution volontaire obligatoire » dont l'appellation, déjà, prête à sourire…


En fait la législation française est tributaire de la réglementation européenne. « Pour l'Europe c'est un problème de droit privé, de respect des brevets. » Elle a été relayée en France par la loi du 28 novembre 2011.


« Pas de dégénérescence soutient Thierry Dupouy"

Cette loi implique, également, des contrôles. Ils sont en place sur le blé tendre. « Mais on taxe seulement ceux qui livrent, les autos consommateurs, comme les éleveurs passent au travers… Nous craignons que se mette en place une obligation généralisée à partir des déclarations PAC ou plus simple une taxation forfaitaire à l'hectare. »

Lorsqu'on parle de risques génétiques, d'appauvrissement des semences, Thierry Dupouy balaie l'argument d'un revers de main : « Les semences sont venues jusqu'à nous par le procédé fermier, il n'y a pas eu de dégénérescence. » En fait par cette interdiction et ces encadrements, les semenciers veulent tenir sous leur coupe le moindre agricole obligé chaque année d'acheter ses semences pour espérer produire. « Tout le reste n'est que littérature… »

 

Repères

Le chiffre : 2,4 milliards > D'euros. C'est le chiffre d'affaires du marché de la semence, en France. Il est entre les mains de 71 établissements obtenteurs, dont deux ou trois géants. Ils entendent protéger ce chiffre d'affaire qui reviendra intégralement chaque année.

 

Manifestation ce matin

La Confédération appelle aujourd'hui à un rassemblement pour l'abrogation de la loi du 28 novembre 2011. Tout d'abord à Auch, à 10 heures, devant la DDT, puis à 14 heures à Montans (81), pour semer un hectare de soja, espèce totalement interdite en semences fermières. Divers conseillers régionaux Europe écologie les verts, s'associent à cette manifestation. La loi de novembre est appuyée sur la protection des brevets. Dans beaucoup de cas la loi française va beaucoup plus loin que les directives européennes. Elle va jusqu'à interdire ces semences fermières pour des usages privés, l'interdiction d'échanges et de sélection. La Confédération veut retrouver la liberté.

 

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Cet article met en exergue, une fois de plus, la main mise des grandes multinationales qui tiennent à conserver leurs monopoles mercantiles. J'ai regardé hier soir l'émission extrêmement intéressante diffusée sur France 2 dans le cadre "d'Infra Rouge". Il y était question d'agriculture intensive ayant pour seuls objectifs les rendements et de juteux profits. Les conséquences de ces pratiques sont désastreuses sur la santé des agriculteurs et sur la qualité des produits destinés aux consommateurs. L'utilisation scandaleusement abusive des pesticides est d'une nuisance absolue. Nombre d'agriculteurs sont atteints de maladie de Parkinson, de cancers de la vessie, de la prostate et de leucémies. Certains d'entre-eux sont actuellement en luttes judiciaires pour faire reconnaitre leurs maladies comme d'origine professionnelle. Une affaire jugée à Lyon pourrait faire jurisprudence. Un grand groupe agrochimique vient d'être condamné pour son implication dans l'intoxication d'un céréalier utilisant un herbicide, "le Lasso", contenant du monochlorobenzène (intoxication d'un céréalier)Mais ce groupe (Monsanto) fait bien évidemment appel de cette décision. Les grandes multinationales les plus fréquemment sur la sellette dans ce registre sont Monsanto, Bayer et Rhone Poulenc. Le "Round up", dont Monsanto vantait les mérites il y encore peu de temps, est actuellement fortement contesté et l'inocuité de sa molécule (le glyphosate) est radicalement mise en doute par de nombreux experts ("Pour que le monde de Monsanto ne devienne jamais le notre"). Les témoignages particulièrement émouvants des agriculteurs et de leurs familles, recueillis lors de l'émission "Infra Rouge", m'ont fortement convaincu que l'avenir de l'agriculture était, au moins mal dans la pratique d'une agriculture raisonnée et au mieux dans celle d'une agriculture biologique. L'agriculteur atteint de paraplégie suite au développement foudroyant d'une tumeur à la moelle épinière a eu le courage de continuer à travailler et aussi de militer pour une agricuture saine. Il se donne trois années pour  mettre son exploitation aux normes de l'agricuture biologique. Sa lucidité, son sens des responsabilités et son courage m'ont laissé  admiratifs. 

 

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La mort est dans le pré

 

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Documentaire. Un film inédit écrit et réalisé par Eric Guéret.
Une production Program33. Avec la participation de France Télévisions.

 



"Quand on découvrira toute la vérité sur les dangers des pesticides, ce sera un scandale pire que celui du sang contaminé. Je n’ai pas de raisons de me taire." L’agriculteur qui nous parle est atteint d’un cancer à 47 ans. C’est une victime des pesticides qu’il manipule tous les jours. Des centaines d’agriculteurs sont frappés. Victimes des produits phytosanitaires que l’on croyait "anodins". Ces élèves issus de l’école agricole intensive les utilisent depuis les années cinquante sur leurs exploitations jusqu’au jour où les maux de tête, la fatigue, les comas successifs les ont conduits à l’hôpital. Diagnostics : maladie de Parkinson, leucémie, cancers,… Ce qui ressemble à une épidémie apparaît au grand jour.
Ce documentaire est une immersion auprès de ces agriculteurs atteints de maladies mortelles. Nous allons partager le destin de ces familles ébranlées, dans l’intimité de leur itinéraire médical, de leur combat pour être reconnu par la MSA, sur l’exploitation pour changer de pratiques, au tribunal aussi… Premières victimes de ce système agricole intensif, les agriculteurs en sont aussi les acteurs principaux. Remise en question de leurs pratiques, de leur héritage, du sens même donné à leur mission de "nourrir la planète", quand la maladie arrive, elle bouleverse un idéal solidement ancré. Malgré tout, la majorité d’entre eux continuent à utiliser ces produits qui les rongent à petit feu. Pourquoi ? D’autres organisent la résistance. Alerter les agriculteurs et les citoyens, entamer une procédure symbolique contre le géant des produits phytosanitaires, Monsanto : rien n’est perdu pour ces victimes qui entendent révolutionner leurs pratiques.

 

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T
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Si cette pratique est interdite, quel est le compromis pour pouvoir à la fois utiliser des semences fermieres sans risque.<br />
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