Blog photographique biodégradable
21 Septembre 2013
Que dire de Vivian Maier si ce n'est qu'elle constitue en elle même une énigme, un mystère et maintenant un mythe. Viviane Maier est née en 1926, d'un père austro-hongrois et d'une mère française. Elle partage sa vie entre les Etats-Unis et la France jusqu'en 1951. Elle quitte la côte Est en 1956 pour s'installer à Chicago. Elle y gagne sa vie comme bonne d'enfants. Sa passion pour la photographie l'incite à une activité débordante. La rue constitue son terrain d'action photographique privilégié, elle y exprime son grand intérêt pour la prospection documentaire. Le plus curieux chez Vivian Maier c'est qu'elle ne montre jamais le résultat de son travail, elle agit dans l'ombre et l'anonymat. Elle photographie, réalise certes des tirages, mais conserve une énorme quantité de négatifs non développés, par manque d'argent sans doute, mais pas seulement. Peut-être considérait-elle l'acte photographique comme un extraordinaire instrument de découverte du monde et de ses habitants ? Cela lui suffisait, elle se réalisait humainement ainsi, dans la clandestinité.
Pourquoi le travail photographique de Vivian Maier, redécouvert par le plus grand des hasards, suscite-il autant d'intérêt ? Tout simplement parce qu'il s'agit là d'une oeuvre admirable. Vivian Maier s'inscrit dans le mouvement de la streeet photography. Elle y excelle par sa curiosité, son talent de la composition, la modernité de ses cadrages au format carré et sa façon extraordinaire de mettre en scène l'architecture de Chicago et ses habitants. Elle est l'égale des Helen Levitt, Diane Arbus, Robert Franck et Walter Evans. Son oeuvre constitue aussi une passerelle entre la photographie américaine et la photographie humaniste à la française.
Il ne faut surtout pas oublier que Viviane Maier a effectué des séjours prolongés dans les Hautes-Alpes durant sa jeunesse, plus exactement à Saint-Julien en Champsaur, et que de nombreuses photographies attestent de l'intérêt qu'elle portait à ses habitants. Il s'est créé à ce propos une association : "Vivian Maier et le Champsaur", ainsi qu'un prix photographique, une bourse photo et il se créera peut-être un musée si les financements suivent.
Lien vers l'association " Vivian Maier et le Champsaur"
J'ai sélectionné un certain nombre de photos dénichées sur internet et inspirées du dernier numéro de Réponses Photo qui a consacré un article abondamment documenté sur cette photographe exceptionnelle.
J'ajoute une pensée très reconnaissante pour John Maloof, un agent immobilier de Chicago, qui a déniché, aux enchères, un stock d'images fabuleuses en tirages et négatifs (130000). Il a su très vite prendre conscience de la qualité artistique et documentaire de ses archives. Son grand mérite a été de faire connaître l'oeuvre remarquable d'une photographe amatrice surdouée et jamais révélée de son vivant.
Portraits et ambiance à Saint-Julien en Champsaur
Autoportraits