Blog photographique biodégradable
12 Septembre 2013
Sarlat est une cité médiévale miraculeusement préservée des outrages du temps et magnifiquement restaurée. Il est très agréable, lorsque la grande bousculade estivale se termine, d'y flaner dans le dédale des vieilles rues.
Par-contre, et cela m'est apparu encore plus évident lors de cette dernière visite, un photographe amateur de vieilles pierres et d'architecture se doit de viser haut, au dessus du rez de chaussée des habitations. La proximité et la fréquence des activités commerciales en tous genres est telle qu'il est impossible d'échapper aux enseignes, aux étalages et à toute la cohorte de souvenirs souvent baroques "made in China" proposés aux touristes. Ces derniers, il me semble, prêtent une attention démesurée à toutes ces sollicitations et ils en oublient, souvent, de regarder ce qui est vraiment beau, au dessus du cortège des attractions commerciales.
Il faut toutefois reconnaitre, malgré tout, qu'il y a bien évidemment des exceptions. Certaines vitrines d'artisanat d'art attirent le regard. A ce propos, j'ai eu la très innoportune tentation de vouloir photographier une galerie d'art de l'extérieur, c'est-à-dire de la rue. Je n'avais pas remarqué au préalable le détestable pictogramme représentant un appareil photo barré. J'ai donc pris mon cliché. La galiériste m'a apostrophé avec rudesse, me demandant d'effacer immédiatement cette photo qu'elle considérait comme volée car prise sans son autorisation, dans son dos, et à l'encontre de l'interdiction clairement affichée en façade.
J'ai déjà été confronté à des problèmes de ce genre en Limousin, tout particulièrement lorsque j'ai voulu photographier des paysages intégrant des habitats. J'ai réagi chaque fois de façon puérile, sans argumenter, en envoyant proprement sous les roses les personnes qui m'interpellaient mais en effaçant tout de même les photos incriminées. Je n'ai pas dérogé à cette curieuse ligne de conduite à Sarlat. J'aurais pu expliquer à la dame que je finance mon blog pour y déposer de nombreux articles, que je ne n'ai aucunement l'intention de nuire aux artistes, que je ne fais pas partie d'un réseau de contrefaçon et que, de toute manière, ma photo prise de loin ne cherchait qu'à mettre en valeur l'esthétisme global de la galerie. Mais je ne l'ai pas fait et j'ai plutôt rétorqué à ma chaleureuse interlocutrice de "se mettre la photo où je pense", pas correct mais ça soulage.
Ces interdictions de photographier fleurissent un peu partout dans Sarlat et l'on peut se demander parfois si les touristes accompagnés de leurs appareils photo y sont les bienvenus.
Revenons tout de même à des considérations moins négatives pour vous laisser en compagnie de photographies où l'architecture, la couleur, l'ombre et la lumière ne sont pas encore commercialisables ni commercialisées.