Blog photographique biodégradable
23 Janvier 2013
Werner Bischof (26 avril 1916, Zurich - 16 mai 1954) est un photographe et un photojournaliste suisse, un des premiers photographes de l'agence Magnum.
Biographie
En 1931, il entre à l'École normale de Schiers et l'année suivante s'inscrit en cours de photographie à l'École des arts et métiers de Zurich. Il y choisit principalement comme sujets d'études les coquillages et les végétaux.
En 1936, à la fin de ses études et après avoir effectué son service militaire, il ouvre un atelier de photographie et de dessin publicitaire à Zurich.
Il contribue en 1939 à l'installation de l'Exposition nationale suisse (au pavillon des arts graphiques). Il s'installe par la suite dans un atelier, à Paris, afin d'y pratiquer la peinture mais il est mobilisé pendant deux ans durant la guerre. Werner Bischof commence à faire des reportages en 1944 et réalise L'Invalide sur le thème du Cirque. Il se décide ensuite, avec un ami, à mettre en oeuvre un grand projet photographique sur les ravages de la guerre en Allemagne, en France et en Hollande.
Il voyage en Italie, en Grèce, en Autriche et dans toute l'Europe de l'Est… il s'y emploie à aider "Don Suisse" (organisation de secours internationale) tout en poursuivant ses reportages. Il rejoint l'agence Magnum en 1949. Il se déplace alors en Italie, en Sardaigne et en Islande. Il s'intéresse aux tragiques conséquences de la famine en Inde (1951) et publie à ce sujet un reportage, dans Life, qui le rend célèbre.
Il découvre le Japon, la Corée du Sud qu'il appréciera en y approfondissant simultanément son style artistique, puis il devient correspondant de guerre en Indochine pour Paris Match. Il meurt d'un accident à 38 ans, au Pérou.
Ses photographies constituent un témoignage très conséquent et cosmopolite sur les grands évènements et les évolutions majeures de la société durant presque un quart du vingtième siècle. J'ai choisi de ne présenter qu'un certain nombre d'entre-elles, en laissant de côté celles dont la tonalité est atrocement tragique. Notre début de siècle est déjà suffisamment démonstratif à ce propos ...
J'apprécie beaucoup le sens artistique très affûté de Werner Bischof ainsi que sa volonté de se déplacer là où il est nécessaire qu'un photographe puisse témoigner. Il est infiniment regrettable que sa vie ait été écourtée si tragiquement.
Werner Bischof se situe dans la lignée des grands photographes humanistes tels Willy Ronis, Steve McCurry, Izis, Dorothea Lange, Robert Doisneau, Joseph Koudelka, Raymond Depardon et Lewis Hine.
En route vers Cuzco, 1954
Werner Bischof entreprend un périple en Amérique du Sud dans le cadre d'un reportage sur les enfants du monde. Le 1er mai 1954, le baroudeur suisse repère un jeune indien qui, d'une manière aussi légère que décidée, marche en pleine nature en jouant de la flûte. Invitation au voyage, sa photo deviendra célèbre une dizaine d'années plus tard, incarnant pour la génération des années 1960, en rupture avec la société de consommation, les valeurs des pays émergents. Malgré de nombreuses recherches, le petit garçon au poncho n'a jamais été retrouvé.