Depuis une dizaine de jours, la centrale nucléaire de Fukushima crache des produits radioactifs dans l’atmosphère.
Une situation "totalement inacceptable en situation d'urgence radiologique".
Ce panache radiactif a survolé le Pacifique, le continent nord-américain, l'Atlantique avant de passer au-dessus de nos têtes sans que l'on sache précisément son niveau réel de contamination.Tous les experts et les responsables gouvernementaux nous assurent de l'absence de danger sanitaire mais il faudra attendre plusieurs jours pour en avoir la confirmation scientifique. Pour la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité), cette situation "est totalement inacceptable en situation d'urgence radiologique".
Les données sur la radioactivité existent mais sont gardées confidentielles
La Criirad affirme en effet que les mesures des niveaux de radioactivité de l'air existent grâce à un réseau de stations qui quadrille toute la planète.Ce réseau a été mis en place par l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) et ses stations (une soixantaine) sont, selon la Criirad, tout à fait capables de déceler la moindre modification dans la radioactivité de l'air. La Criirad a donc demandé très officiellement à l'Otice communication des mesures mais on lui a répondu que cette information était réservée aux Etats signataires du traité. En France, c'est le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) qui est chargé de la réception de ces résultats et la Criirad s'est donc adressée à lui pour obtenir ces informations.Cette demande a reçu une fin de non-recevoir pour cause de respect des régles très strictes de confidentialité contenues dans le traité. Mais la réponse du CEA indiquait que ces données avaient été transmises à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).Problème : ces deux organisations ont gardé ces informations pour elles.
Bientôt une pétition pour obtenir la levée du secret
D'où "la colère et l'indignation" de la Criirad qui dénonce "un black-out international"sur la radioactivité de l'air. La Criirad indique recevoir "des centaines d’appels de personnes inquiètes de la contamination de l’air qu’elles respirent, inquiètes pour elles-mêmes et surtout pour leurs enfants."La Criirad "invite chaque citoyen, chaque association, chaque scientifique, chaque élus… à se mobiliser pour obtenir la levée du secret sur les niveaux de contamination de l’air."