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Regards

A propos de l'Europe - Jacques Delors

 

 

Le point de vue de Jacques Delors

Le Point du 3/12/2011

 

 

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Face à la crise de la dette, les responsables européens agissent "trop peu et trop tard", affirme le Français Jacques Delors, un des principaux architectes de la monnaie unique, qui juge également que l'euro était voué à l'échec dès le départ, dans une interview au Daily Telegraph publiée samedi. Pour l'ancien président de la Commission européenne, les problèmes actuels de l'euro sont la conséquence d'"une combinaison entre l'obstination de la vision allemande du contrôle monétaire et l'absence d'une vision claire de la part des autres pays".

Mais maintenant, "même l'Allemagne" va devoir se battre, car "les marchés sont les marchés. Et ils sont désormais minés par l'incertitude", souligne-t-il, alors que la chancelière allemande Angela Merkel a martelé, vendredi, son intention de modifier les traités européens pour réformer la zone euro en une véritable union budgétaire, avant un nouveau sommet européen les 8 et 9 décembre. Quant aux Britanniques, comme ils ne font pas partie de la zone euro, ils ne "partagent pas le fardeau", néanmoins, ils sont "au moins aussi embarrassés que les leaders européens par cette crise", ajoute Jacques Delors. Et selon lui, la création d'euro-obligations constituerait "un gros souci" pour la City.

"Examiner sa conscience"

Remontant plus loin dans le temps, il estime que la crise actuelle a été générée par "un défaut d'exécution" des responsables politiques qui ont supervisé les premiers pas de la monnaie unique, car ils ont tourné le dos aux faiblesses et aux déséquilibres des États membres. "Les ministres des Finances (de l'époque, NDLR) ne voulaient rien voir qui soit désagréable et qu'ils auraient été obligés de gérer", déclare-t-il au journal britannique. "Chacun doit examiner sa conscience", poursuit l'ancien ministre français de l'Économie entre 1981 et 1984.

Il reconnaît néanmoins qu' "il y avait du vrai" dans les mises en garde des responsables politiques et des économistes "anglo-saxons" qui affirmaient qu'une monnaie unique et une banque centrale sans État unique seraient intrinsèquement instables.

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Commentaire de Lefrançois - un lecteur

 

 

Parti pris idéologique, mémoire et histoire...

 

... ne font pas bon ménage. Jacques Delors est le père de la rigueur en France, dès 1982, celui qui permet à notre pays de rester dans le serpent monétaire européen, celui qui a initié le marché commun et qui a voulu mettre fin aux frais de change qui pesaient sur les petits pays lors des importations de marchandises, allemandes en particulier. Mitterrand et Kohl ayant tous deux vécu la guerre pratiquaient le compromis, l'Allemagne d'alors savait passer par-dessus ses intérêts immédiats et jouer la carte européenne. Plus que tout autre, il voulait une Union fiscale et sociale comme l'atteste sa pétition aux côtés de Pierre Larrouturou, Michel Rocard et Stéphane Hessel, pour un traité de l'Europe sociale. C'est le seul qui ait eu une vision globale du projet européen où intégration économique, politique fiscale et sociale et développement d'institutions démocratiques allaient de pair, même si au départ il pensait que la liberté de circulation de tout bien ou personne allait provoquer ces réformes politiques.

 
Il a refusé de se présenter aux présidentielles de 1995, parce qu'il pensait que les Français qui ne veulent jamais payer le vrai prix de leur électricité, de leurs billets de train, qui descendent dans la rue ou protestent lorsqu'on parle d'équilibre budgétaire par le biais d'instauration de taxes ou d'augmentation des impôts sont trop encouragés par des hommes politiques démagogiques pour qu'ils ouvrent les yeux et lui permettent d'avoir une majorité.

 
Autrement dit, le seul reproche qu'on puisse lui faire est que face aux Français qui, avec Chirac, le roi fainéant, ont voté massivement pour que tout reste en l'état, sans qu'on touche à rien, Delors n'a pas eu de courage politique pour affronter la majorité silencieuse afin de la faire changer progressivement de mentalité.

 
Cette même majorité silencieuse qui, après avoir élu à la présidence et au Parlement tous ceux qui promettaient une amélioration du niveau de vie sans effort budgétaire, aujourd'hui s'exprime ici en falsifiant l'action d'un homme et ses intentions, l'accusant lui, le père la rigueur, de ce qu'ils ont eux-mêmes commis par le biais de leurs bulletins de vote.

 
Le bouc émissaire de notre irresponsabilité collective, c'est forcément l'autre, le puissant, le politique, même si en démocratie, c'est nous qui le propulsons tout en haut aux manettes de notre destinée. 
Ainsi le peuple brûle-t-il lui-même les idoles qu'il a élues, purifiant ainsi sa mémoire de toute trace de sa propre responsabilité.

 

 

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Bref commentaire personnel : à lire avec l'esprit critique activé et à méditer ......

 


 

 

 

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