Une magnifique plante vivace qui accroche la lumière par ses fleurs, fin juin et début juillet. Comme il s'agit d'une composée il semble utile de signaler que la fleur de cet Heliopsis est en fait le résultat d'un assemblage d'un nombre considérable de fleurs élémentaires que l'on perçoit sur le capitule bombé, au centre. Certaines d'entre-elles, périphériques, sont ligulées (pourvues d'une languette colorée très développée) et ne servent qu'à attirer les insectes pollinisateurs, les fleurs du centre, dites tubuliflores, correspondent aux fleurs réellement sexuées, quelles soient unisexuées ou hermaphrodites. Elles sont unisexuées dans le cas de notre Heliopsis. En dehors de ces considérations liées à la sexualité nous devons être attentif à la préservation de la souche de cette plante vivace, comme dans le cas du Geranium ibericum, il est nécessaire de rajeunir la souche par repiquage tous les deux ou trois ans. Il est également possible que cette plante souffre de sécheresses prolongées et quelques arrosages estivaux seront alors nécessaires afin d'éviter l'apparition d'un stress hydrique. Dans ce dernier cas les feuilles se rabattent lamentablement et sèchent et les fleurs" grillent" passant de la couleur jaune à un marron nuancé de gris, pas drôle !
Tout le monde le connait, il est impossible de ne pas le repérer au début du printemps, tant sa floraison est précoce et éclatante. Il assez fréquent que des conditions de températures hivernales particulièrement clémentes permettent sa floraison à la fin de l'hiver. Il s'agit du Forsythia suspensa. Les fleurs sont formées déjà sur l'arbuste au début de l'automne et elles n'attendent que leur passage au froid hivernal et un réchauffement climatique printanier pour éclore. Cet arbuste exprime donc sa sexualité de manière exhubérante en fleurissant avec générosité. Cependant, un jardinier bien informé sait qu'il pourra sans problème prélever un rameau aoûté (ayant formé du bois) à la fin de l'été, le planter en terre et obtenir un bouturage aisé avec la formation de racines au printemps suivant. Un nouveau petit Forthysia sera donc disponible très rapidement. La multiplication végétative de cet arbuste s'avère donc plus efficace que sa reproduction sexuée, le sexe ne fait pas tout..... Il arrive même fréquemment que des rameaux de Forsythia trainant sur le sol s'enracine spontanément formant ce que l'on nomme une marcotte que l'on pourra ensuite isoler de l'arbuste principal pour permettre la formation d'un nouvel individu totalement indépendant du pied mère.
Il y a cependant une erreur fréquente à ne pas commettre avec lui, il ne faut pas le tailler avant la floraison, en automne ou en hiver, on comprendra aisément pourquoi....La taille s'effectuera après la floraison, en rabattant assez sévèrement l'arbuste et en éliminant autant que possible les tiges âgées qui, de toutes façon, finiront par dépérir en désorganisant et en enlaidissant ainsi la structure de l'arbuste.
Hemerocallis
Vous plantez au printemps des sortes de tubercules racornis et peu engageants et vous vous dites que si "cela" pousse et fleurit alors vous allez pouvoir croire à beaucoup d'autres choses.....aussi fantaisistes, au Père Noël par exemple !
Le printemps arrive, les feuilles apparaissent, allongées, bien vertes, regroupées en grand nombre et vous vous dites alors qu'il y peut-être de l'espoir pour la suite. De longues "tiges" émergent de ces bouquets de feuilles et, divine surprise, elles portent à leur extrémité des bourgeons floraux. En fait, ces bourgeons, ils ne vous inspirent guère et vous pensez très sincèrement qu'ils vont en rester là. Mais, dès le lendemain, vous êtes contredits et ravis, la beauté sexuée s'exhibe, triomphante, sous la forme de magnifiques fleurs à 3 sépales, 3 pétales, 6 étamines et un magnifique pistil niché au coeur de tout cet ensemble, c'est donc bien une Liliacée. Cette belle fleur a malheureusement disparu dès le lendemain, irrémédiablement fanée et ratatinée mais elle a été remplacée par de nombreuses autres, toutes neuves et aussi belles que la première.
Cette plante, que l'on nomme communément lis d'un jour, est vraiment exceptionnelle de vigueur et de bonnes intentions, il en existe un très grand nombre de variétés et vous pouvez même vous essayer à en hybrider si le coeur vous en dit.
Le nom d’Hémérocalle, (Hemerocallis en langage botanique) vient du grec hemero : un jour et kallo : beauté. On peut donc poétiquement l’appeler «beauté d’un jour ».
Hydrangea serrata var preziosa
Cet hydrangea m'a donné du souci et a fait la mauvaise tête pendant plusieurs années avant que son enracinement ne devienne suffisant et lui permette d'échapper ainsi aux inconvénients des fortes chaleurs et du déssèchement consécutif de l'atmosphère et du sol, en voilà encore un de sauvé ! Il ne faut pas hésiter à lui donner à boire quand il a soif, c'est à dire quand apparaissent les premiers signes de fanaison réversible des feuilles. Si vous attendez trop vous obtiendrez un hydrangea prêt pour les bouquets secs, fleurs et feuilles comprises, mais si c'est ce que vous recherchez je ne veux pas vous contrarier !
Les inflorescences sont composées de dizaines de fleurs minuscules, souvent stériles, de couleur verte, blanche, rose, rouge ou violette. La partie la plus remarquable de la fleur est constituée par les sépales, en général groupés par quatre, parfois par trois ou 5. Ils équipent les fleurs de la périphérie. Leur teinte est sensible au sol : un pH acide produit des couleurs violacées ou bleutées, chez les espèces qui sont naturellement roses à rouges. Les espèces à fleurs blanches sont insensibles au pH du sol. Dans le cas de l'Hydrangea serrata représenté ici les couleurs des sépales de la fleur fluctuent avec leur âge, un peu comme nous lorsque l'on devient apte à collectionner des cheveux blancs. Mais ici c'est l'inverse et la couleur des sépales fonce avec le temps et passe d'un blanc nuancé de rose, très tendre, à une nuance violacée plus austère ponctuée de taches pourpres.
Vous avez là vraiment un cas, que l'on pourrait qualifier de pas très logique à défaut d'être pathologique. Ce monstre travaille essentiellement par en dessous, vous me direz qu'il n'a certainement rien inventé. Il fait semblant de fleurir énormément au mois de juin, histoire de vous faire croire qu'il entre dans le cours normal des choses de la vie et qu'il assume sa sexualité sans complexes, comme tout être vivant qui se respecte, bien que .....
Mais en fait, sournoisement, tout son attirail de fleurs très voyantes, suréquipées en étamines et donc en grains de pollen et en gamètes mâles ne lui sert quasiment peu ou pas du tout. Pendant qu'il capte votre attention par ses attraits sexués (floraux) très lumineux, il envahit très efficacement le sol par ses tiges poussant à l'horizontale et donc bien cachée, dans un premier temps, pour mieux vous duper.
Ces tiges souterraines, des stolons pour les exprimer par leur nom, constituent un véritable enchevêtrement qui empêche tout autre plante de s'installer ou contrarie leur développement en mobilisant à son unique profit toutes les ressources nutritives du sol. Plus grave encore, ce monstre commandera à ses stolons de s'enhardir au printemps de l'année suivante et de se transformer en autant de tiges verticales et bien sûr aériennes, finie la timidité et bonjour l'envahissement.
Tel est le triste état d'esprit de l'Hypericum calycinum.
Cependant ce réquisitoire particulièrement dur nécessite de laisser la parole à la défense. Notre plante si spéciale a le don de pousser sur des terres ingrates, arides et pauvres et, comme ses stolons sont nombreux, elle peut être très utile dans la fixation des talus. Elle s'y avère très efficace mais ne supporte pas la concurrence d'autres végétaux qui sont impitoyablement affaiblis par sa présence, puis éliminés. En conclusion, il faut donc bien connaître les qualités et les défauts des êtres vivants, c'est bien connu, afin qu'ils nuisent le moins possible aux autres et qu'ils puissent même se rendre utiles.....
Lamium purpurem "Chequers"
Il s'agit d'une plante vivace, c'est à dire d'une plante herbacée pérenne qui conserve pendant l'hiver une partie ou la totalité de son appareil végétatif. En l'occurence, pour la plante qui nous intéresse ici, les racines sont pérennes, les tiges et les feuilles le sont également si les hivers ne sont pas très rigoureux. Cette plante, au demeurant fort sympathique, se montre initialement timide, puis elle s'acclimate peu à peu à son milieu, à l'ombre ou au plein soleil. Seules les terres sèches et pauvres ne lui conviennent pas.
Une fois adaptée à son microenvironnement, la belle s'enhardit, laisse traîner ses stolons sur le sol et les enracine à son contact, à chacun des noeuds de la tige, comme le font les fraisiers. Les noeuds correspondent aux zones d'insertion des feuilles. La stratégie développée par notre plante n'est donc pas de s'élever pour montrer qu'elle est la plus grande mais au contraire d'occuper la surface de sol disponible pour mieux étaler sa beauté. Ce mode de développement s'apparente donc à un processus de multiplication végétative puisqu'en fait il s'agit d'un marcottage naturel. L'homme peut également là bouturer sans problème. Ne croyez cependant pas que notre plante n'est pas capable d'avoir une vie sexuelle, la photo présentée ci-dessus montre le contraire, le lamium fleurit, les abeilles assurent la pollinisation qui permet ultérieurement, après fécondation, la formation des graines. Ces dernières sont capables, lors de conditions thermiques, hydriques et d'oxygénation favorables, de germer et de former une autre plante. Il s'agit ici de reproduction sexuée et je peux vous assurer que ce système fonctionne. J'ai en effet trouvé de jeunes Lamium purpureum dans mon jardin, loins de la plante mère, alors que je ne les avais pas plantés.