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Blog photographique biodégradable

Regards

Abandon de pauvres

 

La chronique de Daniel Ruiz

 

Le Populaire du Centre

 

 

 

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"Je ne connais pas d'autres marques de supériorité que la bonté."

 

Pauvre Beethoven, il aurait eu une bien piètre idée des qualités de coeur de nos dirigeants européens qui, pour des raisons budgétaires prétendument impérieuses, ont imaginé de remettre en cause les systèmes d'aides et de solidarité. Le chacun ses pauvres deviendrait la règle. On est horrifié en imaginant que des milliers d'associations et de bénévoles de l'humanitaire pourraient voir se tarir plus de la moitié des moyens de leur générosité. Et tout cela sous la pression d'une exigence anglo-saxonne de rigueur financière. Coluche, qui avait tant oeuvré pour qu'existe le programme d'aide alimentaire européen, s'en retourne dans sa tombe en hurlant à tous ces inconscients que c'est la misère qui toujours conduit les peuples à la révolution.

 

Cent trente millions de repas qui ne seraient plus servis alors que toutes les études attestent de l'inquiétante augmentation de la pauvreté dans nos pays. C'est une bien curieuse manière d'appréhender les enjeux de nos sociétés que celle des technocrates bruxellois n'acceptant pour toute croissance que celle de la misère au nom des contraintes budgétaires.

 

Quel discrédit pour l'Europe !

Comment peut-on prétendre porter de l'humanité quand chez soi on n'est pas capable des solidarités élémentaires ? Comment cette brutale interpellation sociale et politique peut-elle laisser sans réaction une institution européenne qui ne met pas aux premiers rangs de ses préoccupations la générosité envers les plus fragiles de ses citoyens et leur dignité ? On sait depuis longtemps que la crise des riches fait surtout souffrir les pauvres. Mais faut-il s'en accommoder jusqu'à culpabiliser les faibles au nom des idéologies libéralo-financières ? L'entraide et la charité sont-elles devenues dérisoires sous le marteau de nos égoïsmes que nous soyons aveugles au désespoir des autres ?

 

Drôle de spectacle qui nous montre l'Europe sauvant toutes les banques sauf la Banque alimentaire, l'Europe condamnant la France pour avoir taxé les fadas provençaux du Mandarom. Et le tout dans l'indifférence de nos élus et de nos intégristes trop occupés à s'écharper en épiant ce qui se passe dans le lit des Français.

 

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Je ne ferai que très peu de commentaires à propos de cet édito de Daniel Ruiz en dehors du fait que j'adhère totalement à sa teneur. L'Europe se dégrade, elle s'éloigne inexorablement de ce vers quoi elle devrait évoluer, c'est-à-dire d'une entité solidaire, sociale, politique, soudée, en un mot d'une Europe fédérée, novatrice, porteuse de projets capable de promouvoir dans l'esprit des citoyens une adhésion profonde. Les égoïsmes des nations européennes et leur individualisme, fruits véreux d'un lourd passé conflictuel, ne conduisent qu'à disqualifier cette association hétérogène et sans ligne de conduite cohérente, si ce n'est celle du cynisme, de l'indifférence voire même du mépris de certains à l'égard de très nombreux autres.

 

 

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