Blog photographique biodégradable
30 Novembre 2011
L'Editorial de Daniel Ruiz,
Le Populaire du Centre du 29/11/2011
Le marteau et l'enclume
Je trouve l'analyse du journaliste très pertinente, c'est-à-dire en concordance avec mes points de vue . Il y est abordé le thème des perversités du système ultralibéral dans lequel nous nous enlisons inexorablement, jour après jour. Je me devais de le soumettre à vos esprits avisés, curieux et peut-être même indignés pour employer un qualificatif très en vogue en ces périodes troubles.
Les agences de notation, c'est un peu comme si le thermomètre donnait de la fièvre au patient. La France, avant même de connaître le verdict de Moody's qui ne devrait plus guère tarder, est déjà dégradée de fait et contrainte d'emprunter à des taux bien supérieurs à ceux des Allemands. A force d'incapacité à réhabiliter le politique face aux marchés, de manque de courage fédéraliste et de croissance molle, l'Europe est au bord du précipice. Pour la France, c'est une quasi-certitude et les chiffres record du chômage ne sont rien d'autre que le prolongement de la stagnation économique. Notre balance commerciale en est l'autre indicateur catastrophique. Conséquence mécanique : le gouvernement devra annoncer un nouveau plan de rigueur. Chacun sait à quoi s'en tenir sur les dénégations ministérielles.
Au-delà des analyses de l'OCDE, on peut s'attendre à ce que la récession annoncée et la crise de la dette influencent fortement la campagne électorale française. Plus le problème de l'endettement va s'amplifier, plus les plans d'ajustement budgétaires vont être indispensables pour éviter ce que les experts nomment un "évènement négatif majeur", et plus le contenu de la présidentielle va être impacté.
Le discours ultralibéral sur la dépense publique, la réduction du nombre de fonctionnaires ou la maîtrise des déficits, qui ne tient pas en temps de croissance, se charge de sens en période d'endettement massif. Le contexte devrait donc favoriser Nicolas Sarkozy et faire passer les bilans au second plan. Mais cet avantage sera contrebalancé par l'augmentation du chômage qui pourrait bien venir au premier plan des préoccupations des Français avec le pouvoir d'achat et la protection sociale. Pris entre le marteau des électeurs et l'enclume de la crise, les candidats vont devoir, peut-être à plusieurs reprises, changer leurs orientations et faire évoluer leur style de campagne.
Les postures de premier tour sur le vote des étrangers, cette caricature de la droite la plus détestable, les argumentaires de circonstances sur le tout nucléaire et les vieux réacteurs vont quitter l'avant-scène de la compétition. Finies l'arithmétique et le chantage, on ne pourra plus faire l'impasse sur le programme et la cohérence.
Daniel Ruiz
Je rajouterai à cela que je ne crois plus depuis longtemps à une croissance économique indéfinie qui nous conduira dans le mur au sens de la dégradation de la planète, de l'épuisement de ses matières premières et de ses sources d'énergie.
La phrase peu convaincante de nos politiques : "il faut retrouver la confiance des marchés" m'interpelle. Comment définir le terme confiance dans un monde altéré profondément par la cupidité financière et le cynisme. Comment peut-on définir la locution : "des marchés" ? Il ne s'agit certainement pas du marché sympathique qui anime périodiquement les places de nos quartiers. Ce marché financier est beaucoup moins convivial, il est même exécrable dans son obsession pour le profit et la spéculation. Peu importe l'humain pourvu que le capitaliste y trouve son compte.
A qui profite la crise ? L'argent a-t-il disparu de la surface de la planète par je ne sais quel tour de magie noire ?
Chers amis prolétaires, ne vous laissez pas berner par des paroles plates, creuses et sans cesse réitérées par les grands prêtres du système. Sachez bien qu'après la fin du communisme s'annonce la fin de l'ultralibéralisme, chacun son tour. L'inconnu est devant nous .... espérons qu'il nous fera meilleure figure que le passé et le présent.